Aux mois d’août et de septembre 2020, des précipitations extrêmes ont causé des inondations à Dakar, (Sénégal).
Le nouveau dispositif de suivi installé au niveau de l’observatoire des eaux souterraines urbaines du Projet AfriWatSan, dans la zone de Keur Massar , à Dakar (Sénégal), a fourni de nouvelles informations sur les impacts hydrologiques de ce genre d’événements. Situé à côté d’une grande fosse septique sous le bloc sanitaire d’une école, le dispositif permet d’observer, à haute fréquence, les précipitations et les variations de la quantité et de la qualité de l’humidité des sols qui s’écoule, à travers la zone non saturée, vers les eaux souterraines peu profondes des sables du Quaternaire.
Pendant la saison des pluies de 2020 qui a été plus humide (535 mm) que la normale (450 à 500 mm), deux événements pluvieux extrêmes ont été observés le 27 août (69 mm) et le 5 septembre (64 mm), durant lesquels l’intensité des précipitations avait respectivement atteint 43 et 20 mm par heure. Apres 3 heures de précipitations, de fortes augmentations de l’humidité du sol (saturation de 30 à 40%) ont été observées à des profondeurs de 25 et 50 cm avec une réponse légèrement décalée de 4 heures à une profondeur de 75 cm. Les échantillons d’eau du sol associés à l’événement extrême du 27 août montrent une augmentation spectaculaire des concentrations de nitrate qui double à une profondeur de 25 cm, mais qui est multipliée par plus de six à des profondeurs de 50 et 75 cm.
Cette forte augmentation des nitrates démontre bien le lien entre les événements pluvieux extrêmes et le transport des contaminants fécaux de la fosse septique vers la zone non saturée. Cette observation directe des processus et des taux constitue une première, bien que cela ait été longtemps suspecté par des recherches antérieures dans la zone de Thiaroye.